La lutte du Conservatoire d’espaces naturel du Lot

Le deuxième volet du rapport du Giec sorti ce mois-ci, inquiète Nicolas Gouix, responsable de l’antenne lotoise du Conservatoire d’espaces naturel qui lutte pour la préservation de l’environnement.

+1,09° en 2021. C’est la hausse de température due au réchauffement climatique, selon le premier volet du rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sorti en août 2021. Le deuxième volet, en mars 2022, se focalise sur l’impact du changement climatique sur la population. Le rapport met en évidence l’augmentation des événements extrêmes, comme les canicules, les sécheresses ou encore les tempêtes qui touchent de plus en plus le territoire lotois ces dernières années.

Un rapport qui inquiète Nicolas Gouix, responsable de l’antenne du Lot du Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie, basée à Mercues. « Ça fait 20 ans qu’on alarme les gens. Avant c’était vu comme écolo, maintenant c’est de la survie », soupire-t-il. Le Conservatoire d’espaces naturels est une association de préservation de l’environnement. Pour préserver la biodiversité, le CEN achète des terrains, soit en devenant propriétaire soit en signant une convention avec le détenteur. Le CEN est propriétaire de près de 60 hectares dans le Lot, et intervient sur plus de 3000 hectares du département.

Dans son troisième volet, qui va sortir en avril 2022, le GIEC propose des solutions face aux effets irrémédiables du réchauffement climatique. Des solutions que met déjà en œuvre le Conservatoire.

Des solutions fondées sur la nature

Les solutions fondées sur la nature permettent de renforcer la capacité de nos écosystèmes à limiter le changement climatique. C’est le cas avec la préservation des zones humides. Ces dernières ont un rôle fondamental. Elles agissent comme des éponges, et peuvent permettre de limiter les inondations.

Un enjeu important dans le Lot, où en février 2021, des inondations et coulées de boue avaient placé 19 communes en état de catastrophe naturelle. Mais les zones humides permettent également de piéger 30% de carbone dans les sols. Une aide importante pour lutter contre le réchauffement climatique.

Depuis une dizaine d’années, le CEN est propriétaire de la tourbière de Mourèze. « Sa biodiversité est très importante. Il y existe une espèce de libellule qui ne vit que là-bas », explique Nicolas Gouix. Cette année, le CEN a finalisé l’acquisition de 6,5 hectares de zones humides à Cavagnac, avec le soutien de l’agence de l’eau. Des travaux vont y être engagés pour permettre à la zone de retrouver ses fonctions écologiques.

D’autres milieux en jeu

Les zones humides ne sont pas les seuls milieux du département soutenus par les actions du Conservatoire. Les milieux secs le sont aussi car « ils permettent de garder une biodiversité fonctionnelle dans le Lot », développe le docteur en écologie. Ces derniers sont bien souvent des pâturages ou des exploitations agricoles. L’enjeu principal : la lutte contre les incendies.

Les forêts sont également un enjeu important dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et ça, celui qui est chef de projet forêt au Conservatoire, l’a bien compris. En effet, elles permettent de capter du CO2 mais aussi de créer des espaces de fraîcheur. Le Conservatoire reçoit l’aide de la région avec le plan « Arbre et Carbone vivant« . Nicolas Gouix, au travers de l’association, a à cœur la conservation des vieilles forêts qui sont « des puits de carbone ».

Lundi, s’ouvrait la journée international des forêts. Pour l’occasion, ce vendredi, une conférence « Parlons Forêts » est organisée au Carrefour des arts et des sciences (espace congrès Clément Marot) à Cahors, en présence notamment de Nicolas Gouix.