Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet va imprimer le journal du Conseil Régional

Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet a remporté, le 13 septembre dernier, un marché public : la publication du journal du Conseil Régional d’Occitanie. Montant de la prestation : 4 320 000 euros.

L’attribution doit être ratifiée par un vote de la Commission Permanente (CP) du Conseil Régional. Mais il s’agit d’une formalité. La Commission Permanente est composée de vice-présidents et de conseillers régionaux parmi lesquels on compte des membres du parti de Jean-Michel Baylet. Parmi eux, la nouvelle présidente du PRG et 1re vice-présidente du Conseil Régional, Sylvia Pinel.

Un marché plus important grâce à la fusion de deux régions

Sous le mandat de Martin Malvy, l’entreprise de Jean-Michel Baylet éditait déjà le journal du Conseil Régional de Midi-Pyrénées. Selon nos informations, l’enveloppe représentait 2,8 millions d’euros.

La fusion entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées alourdit la facture. Sous la présidence de la socialiste Carole Delga (élue notamment sur la base d’un accord PS-PRG), ce sont plus de 4 millions d’euros qui vont finir dans les caisses de La Dépêche du Midi, désormais présidé par son ex-compagne Evelyne Marchand-Baylet depuis l’entrée du patron du journal au gouvernement. 

C’est une bonne nouvelle pour l’entreprise du ministre des Collectivités Locales de François Hollande. Le groupe de presse de Jean-Michel Baylet a subi des revers commerciaux dans des communes de la Région. La bascule à droite de plusieurs municipalités s’est traduite par la perte de plusieurs marchés publicitaires. La manne de l’organisation d’événements (au travers de la filiale La Dépêche Events) traverse également des turbulences. La perte du Festival Jazz In Marciac a notamment été un coup sévère.

Un marché « sans minimum ni maximum »

Dans ce contexte, un marché de 3 ans avec le Conseil Régional est le bienvenu. Jean-Michel Baylet peut même sortir le champagne. Le marché obtenu est un marché dit « sans minimum ni maximum ». Autrement dit, la somme de 4,2 Millions d’euros est ….indicative. Il est parfaitement possible (sans la moindre formalité) de gonfler l’enveloppe. Le groupe La Dépêche du Midi peut percevoir 5, 6 ou 7 millions sans qu’il soit nécessaire de lancer la moindre consultation. Cette technique a été employée dans un marché attribué par le Conseil Régional de Midi-Pyrénées et qui alimente l’actualité judiciaire : l’affaire AWF.

Autre bonne nouvelle pour Jean-Michel Baylet. Ce n’était pas gagné. Du moins sur le papier. Un mastodonte de l’imprimerie lorgnait le marché. Il s’agit de l’imprimerie Maury SAS. Le groupe Maury édite : Paris Match, Le Point, L’Express, France Football, Madame Figaro, Le Monde, Marianne, Gala, Libération, Télé Z, 20 Minutes, Courrier International…

Un autre concurrent était moins cher et plus respectueux de l’environnement

Un autre concurrent était également sérieux. Il devance l’offre de La Dépêche du Midi sur des points essentiels : le prix et la qualité environnementale. S’agissant du prix, l’offre est 10%… inférieure à celle du groupe La Dépêche du Midi. 10% sur un montant de 4,3 millions d’euros : 430 000 euros d’économies, ce n’est pas rien. Sur le critère environnemental, même chose. Le concurrent de La Dépêche du Midi est le plus compétitif. La commission est claire : « le procédé d’impression (ndlr de La Dépêche du Midi) est moins respectueux par rapport à l’offre » (ndlr du concurrent évincé).

Malgré l’existence d’une offre plus économique et écologique et la candidature d’un poids-lourd de l’imprimerie, c’est le groupe de Jean-Michel Baylet qui a raflé la mise. Une notation a été mise en place par la commission d’appel d’offre. Une notation qui a permis le classement des candidats et la détermination du vainqueur. Le concurrent évincé a été écarté sur une question de délai de livraison. supérieur… de 3 jours à celui de La Dépêche. 

Le groupe La Dépêche du Midi a obtenu 92,20 points sur 100. Le concurrent classé en seconde position décroche un 91 sur 100. 0,80 point d’écart. Un écart à 4 millions d’euros.

Laurent Dubois (@laurentdub

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