Montfaucon: Romaric compose le son de jeux en réalité virtuelle

Le monde virtuel est devenu la réalité du compositeur Romaric Defrance, qui, depuis sa maison de Montfaucon, travaille le design sonore de jeux et de contenus culturels en réalité virtuelle (VR).

La réalité virtuelle (VR) s’installe doucement dans le paysage multimédia français et international. Pour en faire l’expérience, pas besoin de prendre un billet pour Paris ou la Silicon Valley. À Montfaucon, Romaric Defrance a installé son studio d’enregistrement consacré à la VR. Il a quitté les studios de Calyxen, sa société basée à Paris, pour rejoindre la campagne lotoise et travailler depuis chez lui, à Montfaucon. «C’est le cadre idéal pour exprimer sa créativité», dit Romaric.

Un choix de vie qui s’avère aussi stratégique, car Calyxen collabore maintenant avec Tech’N’Smile, une structure toulousaine spécialisée dans le développement de jeux et d’applications en réalité virtuelle. «Ils cherchaient des gens pour la partie audio, donc on a commencé à travailler avec eux. Il faut que l’avenir soit coopératif entre les entreprises, pas à la concurrence. C’est un peu ça l’esprit start-up», raconte Romaric. En effet, le Lotois s’attache au son, au design sonore des contenus. Romaric est d’abord un compositeur, qui a vu arriver l’an dernier le boom de la VR comme autant de possibilités d’avenir, mais aussi comme un défi. «Ça change tout pour le son, car il est spatialisé à 360°. La VR prend tout son sens quand le son est bien fait, et un son bien fait aide à utiliser ce type de contenu», explique Romaric. Pour que l’expérience soit totale, réaliste et immersive, le son doit s’adapter à la façon de jouer de l’utilisateur, le suivre quand il bouge, tourne la tête, se baisse. «Il faut que ça paraisse naturel, surtout dans les jeux d’aventure. Le but, c’est l’émotion qu’on ressent en jouant» signale le compositeur, qui doit penser la musique autrement avec la VR. Pour tester les jeux et le réalisme du design sonore de Calyxen, Romaric et ses comparses convient le public à venir s’essayer à la réalité virtuelle, comme cela a été le cas à l’espace jeunes de Figeac fin avril ou à la salle des associations de Montfaucon le 6mai. «Il faut partager ce qu’on fait parce que tout le monde ne va pas s’équiper demain», dit le Lotois. Il est certain qu’à 5000€ le dispositif VR, les gamers ne sont pas près de faire des soirées jeux tous les week-ends. Alors Calyxen se déplace pour faire jouer le plus grand nombre. «On a parfois peur qu’il y ait trop de monde. Le succès de la VR ne s’explique pas seulement parce que c’est nouveau, mais parce que c’est une autre manière de créer de manière artistique», explique Romaric. En effet, une fois le casque sur la tête et les manettes aux mains, c’est un nouveau monde qui s’ouvre au joueur. Un univers où il peut créer à l’infini et s’échapper du monde matériel. «La réalité virtuelle est un effet de société.

Elle arrive à un moment où les gens ont envie de ça» suggère le designer sonore. Que l’on soit dans les fonds marins, au sommet d’une montagne, archer au Moyen Âge ou samouraï armé d’un katana, la réalité virtuelle émerveille, et ces quelques minutes d’évasion demeureront magiques tant qu’elles resteront exception.


Les marchés de la VR

Romaric et Calyxen interviennent dans d’autres domaines en dehors du jeu. Ce dernier n’est d’ailleurs pas le plus concerné par la VR. Les secteurs du tourisme, de la politique de la ville ou de l’immobilier s’emparent très largement de cette technologie, qui ouvre le champ des possibles. Imaginez pouvoir visiter une maison avant de la construire ou découvrir une destination avant de prendre l’avion. Tentant non ?


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