Novembre, « mois sans tabac »…

un cancer sur trois est dû au tabagisme ».

En 2022, pour l’heure, 128.750 personnes sont inscrites sur le site du Mois sans tabac.

En s’inscrivant, les fumeurs bénéficient d’un accompagnement jour après jour, tout au long du mois de novembre. Ils ont accès à un kit d’aide à l’arrêt de 40 jours, des soutiens pour ne pas craquer, une consultation avec un professionnel de l’arrêt du tabac, une communauté ayant décidé d’arrêter, ainsi qu’une page Facebook et Instagram où les utilisateurs s’entraident.

Site Mois Sans Tabac

Les femmes ont plus de mal à arrêter de fumer que les hommes

Des chercheurs suédois ont découvert que la dose de nicotine contenue dans une seule cigarette bloque la production d’oestrogéne, l’hormone féminine, dans le cerveau des femmes. Plus précisément dans le thalamus, une partie du cerveau émotionnel qui joue un rôle essentiel dans le comportement, les émotions comme le plaisir. C’est une cible parfaite pour les drogues addictives.

>> Mois sans tabac : « Je ne pensais pas tomber autant dans l’addiction », confient des jeunes fumeurs

Ces scientifiques ont administré une dose de nicotine par voie intranasale à dix volontaires, des femmes en bonne santé. Ils ont ensuite injecté un produit radioactif, capable de s’attacher à la protéine qui produit les oestrogènes. Grâce à une IRM et un scanner du cerveau l’équipe de chercheurs a pu voir la quantité de protéine diminuer. Voilà qui explique sans doute pourquoi les femmes ont du mal à arrêter de fumer et pourquoi elles rechutent plus souvent que les hommes. Pourtant la quantité de nicotine dans une cigarette est assez faible. 

C’est d’ailleurs ce qui a étonné la chercheuse en charge de l’étude, d’après elle ça démontre « à quel point les effets du tabagisme sont puissants sur le cerveau d’une femme ».  La docteur Erika Comasco estime d’ailleurs que la nicotine pourrait avoir d’autres effets sur les femmes, notamment sur leur système reproducteur. Mais elle reste très prudente puisque son étude porte sur 10 femmes seulement. Elle compte donc mener des travaux sur un échantillon plus important.

Plus d’une femme sur cinq fume tous les jours en France

Cette découverte est en tout cas importante quant on sait les effets néfastes du tabac, en particulier pour les femmes. Le tabac est responsable d’un décès sur cinq chez les femmes de moins de 65 ans d’après les chiffres de l’Alliance contre le tabac. La cigarette a provoqué une augmentation spectaculaire des crises cardiaques et des cancers du poumon, essentiellement chez les moins de 50 ans. 

Malgré tout les femmes reste très nombreuses à fumer : en France plus d’une femme sur cinq fume tous les jours. C’est l’un des taux les plus élevés au monde, d’après le Comité national contre le tabagisme.

France Info

Femme et tabac : nombre de décès en augmentation

Les statistiques révèlent que :

  • les femmes sont plus sensibles aux éléments cancérigènes que les hommes ;
  • le nombre de cancers du poumon liés au tabagisme féminin ne cesse d’augmenter (+ 4,4 % par an contre + 0,6 % pour les hommes) ;
  • le nombre de décès liés à la cigarette augmente chez les femmes tandis qu’il commence à diminuer chez les hommes ;
  • chez les ados, on compte désormais plus de fumeuses que de fumeurs.

Parmi les maladies les plus fréquentes liées au tabagisme chez la femme, on trouve :

  • les cancers suivants (sachant que tous les autres cancers peuvent être aggravés par le tabagisme) :
    • cancer du poumon ;
    • cancer du col de l’utérus ;
    • cancer du sein ;
    • cancer des voies aériennes (exemple : larynx, pharynx, bouche) ;
  • les maladies cardio-vasculaires ;
  • les troubles de l’appareil circulatoire.

 « À partir du moment ou il a été interdit de fumer dans les lieux qui accueillent du public, il y a eu une baisse des admissions des enfants pour maladie asthmatique à l’hôpital car beaucoup de fumeuses et de fumeurs ont commencé à appliquer à leur domicile les mesures qui sont prises sur les lieux de travail. »

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Sept conseils pour arrêter de fumer.

1 – S’inscrire sur des applications

De nombreuses applications aident et soutiennent les fumeurs à arrêter. Tabac Info Service est l’application officielle développée par l’Assurance maladie et le ministère de la Santé. Elle devient votre coach personnel en fournissant des conseils quotidiens, un suivi de vos progrès et vous donne de la motivation.

Ouitquit est une application conçue de manière amusante et efficace. Chaque jour, l’utilisateur reçoit des citations inspirantes, des encouragements et des défis de votre coach, Pierre.

Kwit utilise les principes du jeu pour vous aider à arrêter de fumer. Elle vous récompense au fil des jours. L’idée est de rendre l’arrêt du tabac amusant et facile.

QuitNow ! privilégie le renforcement positif pour vous accompagner au quotidien : le nombre de jours sans fumer, l’argent économisé et l’amélioration de votre santé. L’application liste les bienfaits d’une vie sans cigarette.

Enfin, on peut citer aussi Flamy, qui informe des risques du tabagisme et des avantages de l’arrêt du tabac. Elle comprend un coach intégré qui donne des astuces et conseils pour réussir ce défi personnel.

2 – Connaître son profil de fumeur

Ce n’est pas forcément simple. Certains ne comptent pas, d’autres ne se rendent pas compte de leur tabagisme. Il est évident que ce n’est pas la même chose de fumer cinq cigarettes par jour ou deux paquets au quotidien.

Il est important de connaître votre dépendance pour ainsi affiner votre stratégie. Des tests sont possibles pour évaluer cette dépendance.

3 – Choisir sa stratégie

Dois-je faire appel à un professionnel ou non ? Dois-je utiliser une aide à l’arrêt comme les patchs, la cigarette électronique… ? Dois-je arrêter d’un coup ou progressivement ?

Toutes ces interrogations doivent être résolues au début de votre processus d’arrêt du tabac. Une ligne directe (3989) est mise en place pour les personnes souhaitant arrêter de fumer.

4 – Être motivé et déterminé

Cela va de soi. Mais pour arrêter toute forme d’addiction ou de dépendance, il faut être fort mentalement, déterminé à faire des efforts sur le moyen et long terme. Ce ne sera pas une partie de plaisir. Les envies seront présentes, voire nombreuses, mais il ne faudra pas surtout craquer ou rechuter. Et si c’est le cas, il ne faudra pas se morfondre et replonger.

Il est important aussi de connaître les raisons de cet arrêt de fumer. Vous pouvez par exemple les noter sur un carnet ou sur votre smartphone.

5 – Changer ses habitudes

Devenue un objet du quotidien, la cigarette fait partie de votre vie. Donc réfléchissez à chaque moment où vous fumez et remplacez-le par un autre moment. Soyez toujours occupé pour éviter d’y penser.

Si vous savez que des moments sont plus propices à fumer, essayez de les éviter ou de les réduire. Vous pouvez aussi demander à vos proches de ne pas fumer devant vous par exemple.

6 – Observer les bénéfices et se récompenser

N’hésitez pas à noter tous les points positifs de votre arrêt. Par exemple, respirez-vous mieux ? Les aliments ont-ils plus de goût ? Avez-vous fait des économies ? Votre haleine est-elle plus fraîche ? Vos proches vous font-ils des remarques positives ?

Par ailleurs, pour chaque étape franchie, il ne faut pas hésiter à se faire plaisir. Si vous avez économisé de l’argent, n’hésitez pas à vous acheter un cadeau, à vous rendre au restaurant…

7 – Faire du sport et soigner son alimentation

Le sport permet de vous fixer des objectifs et de les tenir. Tout comme la nicotine, le sport stimule la sécrétion de dopamine. C’est l’hormone du bonheur, qui vous permet d’atteindre un certain état de bien-être.

Enfin, l’alimentation sera aussi la clé. Il faudra sûrement rééquilibrer son alimentation. Manger équilibré permet d’être en meilleure santé et vous aidera à mieux vivre votre sevrage.

Selon des études, en arrêtant de fumer pendant 30 jours, vous multipliez par 5 vos chances d’arrêter définitivement la cigarette.

La nouvelle république

12 millions de fumeurs quotidiens

Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, 12 millions de personnes fument quotidiennement. Une consommation stable voire en baisse depuis le début des années 2000. En 2020, 25,5% les adultes de 18 à 75 ans fumaient tous les jours, contre 33,7 % en 1992. Et ces chiffres varient en fonction de l’âge, du sexe et de la catégorie socioprofessionnelle. Les personnes les moins diplômées, au chômage ou ayant des faibles revenus sont sur-représentées parmi les fumeurs. Et cela s’accentue depuis 2019. En 2020, près de 36 % des personnes non diplômées fumaient quotidiennement, contre 17% des titulaires d’un diplôme supérieur au bac. 

Des inégalités sociales de santé qui apparaissent dès l’adolescence. À 17 ans, les jeunes sortis du système scolaire sont 57 % à fumer tous les jours, contre 22 % parmi les élèves ou étudiants. Par ailleurs, les hommes consomment plus que les femmes, avec en moyenne 13 cigarettes par jour, contre 11. Ils sont d’ailleurs sur-représentés dans les chiffres de mortalité. En moyenne, 55.000 décès attribués au tabac concernent des hommes contre 19.000 femmes par an. Et malgré une consommation globale en baisse, la France fait toujours partie des Etats où l’on fume le plus en Europe. Elle se situe même au 7e rang des pays où les femmes fument pendant leur grossesse.

France Bleu