Quand Fellini rêvait de Picasso.

Le cinéma l’Atalante et le Comité d’Animation Culturelle

en partenariat avec L’AFCAE et l’ADRC  proposent à partir du  lundi 15 juillet  et jusqu’au 12 août une rétrospective de films de Federico FELLINI, palme d’or à Cannes pour la Dolce Vita et quatre fois oscarisés à Hollywood.

rétrospective présentée par Marie-Pierre Lafargue le 15 juillet à 21h

avec projection de LA STRADA

Marie-Pierre Lafargue, co-auteur avec Mathias Sabourdin du « Dictionnaire du cinéma italien, ses créateurs de 1943 à nos jours »

Federico Fellini, cinéaste du mythique La Dolce vita ou de l’onirique 8 ½, vouait une profonde admiration à Pablo Picasso. Nous vous proposons de (re)découvrir l’oeuvre-fresque de Fellini composée de films aussi variés que La Dolce vita ou Ginger et Fred, Les Clowns ou Satyricon, la cité des femmes ou et vogue le navire…

On convoque spontanément l’histoire de l’art pour décrire le cinéma de Fellini, dont la critique n’a pas manqué de relever la qualité picturale : tour à tour baroques ou bruegheliennes, les grandes toiles que le Maestro brosse de la société italienne des années 1950 aux années 1980 mettent en scène des personnages exubérants dans un décor de plus en plus apocalyptique comme seul Jérôme Bosch sut en inventer. Ces références artistiques, assumées et même revendiquées par Fellini, ne doivent pour autant occulter une autre source majeure d’inspiration dans le processus créatif fellinien, celle de Picasso. Le maître de la peinture moderne accompagne Fellini dès ses premiers films : si Les Vitelloni, La Strada et Les Nuits de Cabiria sont en noir et blanc, ils sont néanmoins teintés des périodes bleue et rose de Picasso, faisant écho à l’univers du peintre, où se côtoient comédiens, saltimbanques, prostituées et petits escrocs… Toute une humanité mélancolique.

                                                                            textes de Audrey Norcia
Historienne de l’art, commissaire de l’exposition à la Cinémathèque française.