Vous aimez Marc Petit?

Sa sculpture «L’Ange du Lazaret» a été remise le 26 avril 2015 par l’association les Gardiens de l’Ange, place Clément-Marot. L’artiste sculpteur Marc Petit évoque sa terre natale (il est né à Saint-Céré) avec émotion et humilité.

Parlez-nous de votre Lot ?

Mon Lot, c’est ma terre. Ma sculpture est très marquée par le Lot. Il y a un vrai lien, la terre est aride, ma sculpture est aride, elle économise l’eau. Le Lot, c’est mon enfance, tous mes copains, avec Serge Munté, on se connaît depuis quarante ans, on a fait des choses ensemble, de l’aviron par exemple. J’ai également partagé des moments avec Vincent Bouillaguet. J’ai aussi joué au handball à Cahors. J’ai peu de souvenirs de Saint-Céré, car je suis parti jeune. J’y ai fait une exposition en 1993, le docteur Boyer, alors maire de la commune, a dit : «Je l’ai fait naître.» J’entretiens des choses intimes avec le Lot. Pour moi, je suis de Cahors, même si je vis en Haute-Vienne depuis des années. Le Lot a véritablement façonné ma sculpture. Si j’étais né en Normandie, je n’aurais pas fait la même chose.

Quelle est votre dernière exposition ?

C’est la deuxième fois que j’expose à la galerie Schwab Beaubourg à Paris. Le vernissage a eu lieu début décembre. La galerie m’a proposé un espace permanent.

Être consacré premier meilleur sculpteur de son temps par les professionnels, quel effet ça vous fait ?

Au départ, c’est extraordinaire. J’ai été très surpris de ce classement. Figurer dans les dix premiers, j’y croyais. Mais quand le résultat est tombé, je n’y croyais pas. Être le premier devant Ron Mueck, qui a fait un million d’entrées à la Fondation Cartier et qui expose dans les plus grands musées du monde, c’est étrange. Moi, à côté de lui et d’autres grands, je suis un petit garçon. Être premier, ça ne veut rien dire. Ce qui me touche, c’est d’être dans cette liste de prestige, point barre.

Samedi 13 janvier, Cahors vous consacrera une soirée cinéma, au Quercy. Racontez nous l’aventure…

Le premier film «Épilogue» a été réalisé par mon fils Yuri avec des copains à lui. Ils ont passé un BTS audiovisuel à Montpellier. Ils se sont montés comme autoentrepreneurs. Pour leur donner un coup de pouce, nous leur avons commandé un film un peu atypique. C’est un film de 12 minutes sur le démontage d’une exposition. Jamais on ne m’a filmé lors du démontage d’une exposition. Il y a une ambiance très particulière. Honnêtement, ils ont fait un très beau petit film, avec un plan de fin extraordinaire. Le deuxième film est signé pour la réalisation et le montage par Gil Sanchez. Il retrace les étapes de la création du «Testament», une œuvre composée de douze tondos monumentaux de la conception en terre à la réalisation en bronze en passant par le moulage en plâtre. Le troisième, «Sous le ciel des vivants», a été réalisé par Emma Le Bail Deconchat. Elle a consacré 18 mois à ce film. Tout mon travail est expliqué, ce film montre ma réalité. Elle a contacté les producteurs Pyramide production, ils avaient du mal à porter seul le film, France 3 Nouvelle Aquitaine a accepté de coproduire. Le film a été présenté au Mifac, le festival du marché international du film sur les artistes contemporains au Mans. Il a décroché le Grand Prix 2017. Les projections seront suivies d’échanges avec les réalisateurs. J’ai vraiment hâte de venir à Cahors.

(1) Sondage réalisé en 2016 par le magazine « Miroir de l’art ». Près de mille collectionneurs, artistes et galeristes ont répondu.

Consacré en 2016 comme le plus grand sculpteur vivant par près de 1 000 galeristes, artistes et collectionneurs, Marc Petit, natif de Saint-Céré, nous parle de son Lot et de son actualité.

Marc Petit, sous le ciel des vivants

un film d’Emma Le Bail Deconchat