24 lycéens se préparent pour être médecins dans le Lot

Jusqu’alors rien n’y a fait, et le désert médical est désormais aux portes de leur territoire. Dans le nord du Lot, la communauté de communes de Cauvaldor a tenté comme ailleurs de ne pas se résigner à la fatalité en voyant ses médecins partir à la retraite sans être remplacés. Maisons de santé, promotion du Lot auprès des étudiants en médecine, contrat local de santé, et même cabinets de recrutement spécialisés, ils ont tout tenté. Mais une étude est venue bouleverser leur approche pour pallier l’absence de médecins.

« Une enquête récente a démontré que les jeunes des territoires ruraux étaient peu nombreux à rejoindre des études supérieures de médecine, contrairement aux enfants des métropoles, relate Raphaël Daubet, président de Cauvaldor. De là, nous avons travaillé sur les raisons de ce schéma : éloignement des facultés de médecine, coût de longues années d’études, absence de classe préparatoire, méconnaissance de ces filières professionnelles, etc. Autant de complexités qui font que de nombreux jeunes de nos campagnes renoncent à ces métiers. »

Les professionnels locaux sont eux aussi de la partie

Pour éviter ce renoncement, l’idée d’une filière santé en lycée a germé et a aussitôt séduit le proviseur de l’établissement public de Saint-Céré, Rémy Poumeyrol. « Un noyau de trois professeurs de SVT et de physique-chimie s’est porté volontaire. Le Rectorat a validé cet enseignement expérimental option santé, pour trois ans, afin de permettre à nos élèves de première et de terminale de se préparer au cursus Pass (première année commune aux études de médecine) à la faculté ».

Grâce à cette option santé et trois heures dédiées chaque semaine, les jeunes découvrent une méthodologie de travail adaptée, des aptitudes d’apprentissage, de mémorisation, de gestion de leurs émotions, etc.

Les professionnels locaux sont eux aussi de la partie. Hier après-midi, deux d’entre eux, un médecin généraliste et un kinésithérapeute, sont venus échanger avec le petit groupe. Un partenariat avec la faculté de médecine de Limoges, des stages en cabinets médicaux et autant d’autres projets seront coordonnés tout au long de cette année.

Soutien financier

« Ceci constitue le premier niveau d’engagement de Cauvaldor dans la démarche. Le second consistera à proposer un soutien financier : bourses pour les études supérieures, aides ou mises à disposition de logement, mise en place du tutorat, voire un parrainage. Nous y travaillons », annonce Raphaël Daubet, pour qui la contrepartie pourrait être « un engagement des jeunes à revenir exercer dans leur région d’origine ».

Et pour cette première rentrée en option santé, ils sont 24 lycéens. « Les élèves sont déjà là, en effet ! On commence à être crédible. Si cette démarche a surpris tout le monde au départ, elle démontre une mobilisation étonnante et une réelle attente de nos enfants. Bien sûr c’est une solution à long terme face à la pénurie de médecins, mais elle est duplicable dans tous les territoires, il suffit de puiser dans ses ressources locales », veut convaincre le président de Cauvaldor. Le Lot aurait-il enfin trouvé le remède aux déserts médicaux ?