Des milliers de citoyens ont marché pour le climat

.Impossible de dire que le sujet climat indiffère les Toulousains. Hier, près de 3 500 personnes ont défilé dans le centre-ville lors de la Marche pour le climat. Une déambulation bonne enfant, en musique, assortie aussi d’une flopée de revendications. «Quelle eau, quel air, quelle terre, quelle vie pour nos enfants ?» ou «Sauvons le climat, pas le patriarcat».

Le long du cortège, beaucoup de familles avec poussette, des jeunes, des seniors. Des publics qui ne cachent pas leur inquiétude. «Cette Marche est accompagnée aujourd’hui de 7 000 autres sur la planète, rappelle Mathilde Jimenez, présidente de l’association d’étudiants Gaïa de Sciences Po Toulouse, à l’initiative de cette mobilisation, relayée par plusieurs mouvements (Alternative, Colibri, etc).

Cette foule révèle l’ampleur du problème».

Syndicat CFDT Région Occitanie, Grégory Martin assène «la population désire interroger ce modèle de développement : extraire, produire, consommer, jeter, qui visiblement détruit les ressources naturelles. Le citoyen veut autre chose». Mère de famille, Noémie, martèle : «Après avoir longtemps fait la politique de l’autruche, les gens sont aujourd’hui conscients du problème climatique. Ils attendent désormais que les dirigeants les soutiennent et les écoutent. Or, pour le moment, avec le jeu des lobbys, c’est loin d’être le cas. Ils se sentent souvent trahis». Dans la foule, les conversations tournent bien sûr autour de la démission de Nicolas Hulot, «prévisible» selon certains» et «véritable coup de tonnerre» pour d’autres. Pour Michèle, retraitée «seule la mobilisation peut faire bouger les lignes. Nicolas Hulot a avalé beaucoup de couleuvres mais il a tout de même essayé. À l’inverse de François de Rugy, son remplaçant, qui je le pense est à la botte du président Macron». Un autre couple, écolo des premiers jours, marche «avec espoir». Pour ce couple, l’écologie reste «l’avenir du monde qui, sans elle, est condamné». «Chacun à son niveau doit essayer de faire des petits gestes en faveur de la planète : rouler à vélo électrique, cultiver son potager, recycler au compost. Et bien sûr, gérer l’eau».

Retraité, Michel, se souvient de René Dumont, pionnier de l’écologie dans les années 70, «on le prenait pour un rigolo alors qu’il disait beaucoup de choses justes. C’était un visionnaire».

Plus loin, Claire, Antony et Fanny, trentenaires, avouent leur angoisse, «des étés de plus en plus chauds, de plus en plus de catastrophes naturelles et de plus en plus de gens au bord de l’abîme, etc…, autant d’aspects qui font hésiter à faire des enfants. Pour leur transmettre quoi ?».

Jérémy, étudiant est devenu écolo depuis peu «la dégradation des sols, la pollution et l’expansion urbaine vont causer, d’ici 2050, la migration d’au moins 50 millions d’humains. Cela fait réfléchir». Et marcher !