Des cahiers de doléance dans les mairies

Des cahiers de doléances dans les mairies de France pour faire entendre la voix des gilets jaunes au sommet de l’Etat… L’initiative s’est répandue jusque dans le Lot où plusieurs mairies vont transmettre au préfet du Lot les revendications qu’elles collectent.

Nous attendons le discours d’Emmanuel Macron, nous confiait hier une Figeacoise, gilet jaune de la première heure. Lui seul détient la clef du problème. Les gens d’ici ne sont pas prêts d’abandonner, mettait-elle en garde à quelques heures de ce discours présidentiel aux Français.

Ce n’est pas les Cahiers de doléances mis en place dans certaines mairies, depuis samedi, qui infléchiront leurs positions. Même si l’initiative est jugée pertinente par les gilets jaunes lotois. «Je trouve que c’est une très bonne idée de la part des mairies de prendre l’opinion de leurs administrés, mais c’est encore mieux si elles en tiennent compte».

Ce sont en effet les associations des maires ruraux et des petites villes de France qui ont proposé cette démarche il y a quelques jours. à Figeac, le maire n’a pas hésité, faisant savoir dès vendredi que ce cahier était à disposition des gilets jaunes, et pas que… «Nous n’avons fait que formaliser un système d’échange entre la population et les élus figeacois déjà en place. Chaque samedi matin, il y a une permanence du maire ou de ses adjoints en mairie. C’est ainsi que nous avons eu l’idée de tenir un cahier pour que les habitants puissent y mettre leurs suggestions, leurs considérations, leurs problèmes…», nous précise André Mellinger.

Les gilets jaunes ont prévu justement de venir à l’Hôtel de ville. «On souhaite remettre au maire en main propre notre cahier de doléances, sur lequel nous avons travaillé depuis le 24 novembre… Nous voulons que le plus grand nombre d’élus en soit destinataire».

Les maires feront remonter ces cahiers au préfet du Lot

À Gramat, à Cahors aussi, les gilets jaunes se sont concertés pour rédiger leurs revendications, et devraient faire de même. Mais ces cahiers en mairie ne sont pas l’apanage des villes les plus importantes du Lot. La preuve, Cahors reste en retrait quand Sarrazac ouvrira ce cahier, dès ce mardi matin, aux gilets jaunes. Pour Habib Fenni, le maire : «On doit donner aux habitants gilets jaunes ou non, un moyen d’exprimer leur avis sur ce qui se passe aujourd’hui. C’est l’objectif de ce cahier qui sera le 21 décembre remis au service de l’Etat dans le département».

À Cahors, si le maire n’a pas souhaité instituer ces cahiers, c’est parce que «les contacts et rencontres sous diverses formes ont déjà pu avoir lieu». «Cependant, nous attendons l’intervention du président de la République de ce lundi soir, pour considérer l’opportunité de laisser à disposition des gilets jaunes ces cahiers», faisait savoir la Ville, pas du tout fermée à l’idée.

À l’issue de cette intervention du président de la République, on saura donc si les gilets jaunes rédigeront un nouvel acte ou mettront le point final.


Les doléances des gilets jaunes

Le livret de doléances de Figeac fait une douzaine de pages et recense les doléances selon les catégories socio-professionnelles. À cela s’ajoute un paragraphe spécial consacré au «Retour à une vraie démocratie».

On y trouve : «l’incertitude sur le départ de l’âge de la retraite et ses conditions, les 80 km/h, la hausse des mutuelles et pourtant moins de remboursements, l’augmentation de la fracture entre métropoles et espaces ruraux, l’abonnement à l’électricité qui représente une part conséquente de la facture, etc. Et des demandes : l’indexation du smic sur le coût de la vie, la revalorisation des minima sociaux, un revenu de base pour les étudiants sans conditions de ressources des parents,

l’annulation de l’augmentation de la CSG de 1,7 %, l’augmentation des retraites, la baisse des impôts et taxes sur les successions, etc.».