Huguette Tiegna: Les résultats de sa consultation sur L’avenir de l’offre scolaire dans le Lot

Faisant suite aux deux réunions d’échanges avec les grands élus du Lot, proposées conjointement par le préfet et le Dasen, la députée de la 2e circonscription, Huguette Tiégna, a consulté les divers intervenants de l’école pour préparer un rapport sur «L’avenir de l’offre scolaire dans le Lot». Elle souhaitait «travailler sur la méthode et le fond» concernant l’évolution de la carte scolaire pour «repenser le maillage local des écoles du premier degré». Interview.

Vous êtes allée sur le terrain avant que ne soit rendue la carte scolaire, puis vous avez lancé une consultation citoyenne : pourquoi ce changement de méthode ?

Notre préoccupation principale, c’est le bien-être des enfants à l’école et son avenir, ils sont le potentiel de vie de notre département. Pour s’en rendre compte, l’important, c’est le terrain et ses écoles. Je me suis déplacée et nous avons travaillé ensemble au cas par cas, ce qui nous a permis d’éviter toute suppression de postes imposée dans le Lot.

Ensuite, j’ai initié une consultation en ligne, pour organiser et rassembler autour d’un travail commun. L’objectif était de mettre en place un tissu éducatif ambitieux et pérenne sur le territoire, et ne pas être confrontés, chaque année, à ces problématiques – dont nous avons hérité.

Cette consultation est le fruit de la volonté commune d’élus, elle a permis à chacun de donner son opinion et de contribuer à faire émerger des propositions fortes pour nos écoles et représentatives des attentes.

Le fruit de cette consultation ?

Nous avons recueilli 366 contributions en ligne, qui ont été analysées et synthétisées, puis nous avons étayé le prérapport avec les données des élus et des forces vives du département qui étaient présentes à la réunion de Cambes le 10 mars.

Le rapport final a été présenté et remis au ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, au préfet du Lot ainsi qu’au Dasen.

À quoi servira ce rapport ?

Il servira dans le cadre du travail au cas par cas qui sera effectué par le préfet et le Dasen avec les élus locaux pour le prochain protocole.

C’est un support de réflexion qualitatif et représentatif afin de contribuer à la réorganisation du schéma territorial du tissu scolaire.

Qu’est ce qui ressort de votre enquête ?

D’abord le besoin de voir accorder du temps et de la visibilité aux élus locaux, aux autorités académiques, aux acteurs de la communauté éducative, pour créer les conditions d’un travail pluriannuel de réorganisation sereine.

Ensuite il n’est pas question de transposer le modèle d’une école urbaine, mais de mettre à disposition des territoires fragilisés (démographie déclinante) une méthode et des instruments souples et modulables, qui permettront de bâtir dans la durée et par le dialogue une école qui évolue au gré des réalités et spécificités des territoires ruraux.

Quels en sont les grands axes ?

Ce que je retiens des contributions de chacun, est la volonté d’être pragmatique. En premier lieu, les participants souhaitent une meilleure mise en réseau des écoles du Lot pour lutter contre l’isolement et une meilleure coordination au niveau territorial, notamment par le biais de plateformes communes numériques.

De la même façon, une majorité de contributeurs préconise que les rythmes scolaires soient harmonisés au niveau départemental et la constitution de pôles scolaires.

Autre point : ils soutiennent le maintien des services de transport scolaires gratuits et, dans le cadre d’une offre scolaire complète, souhaitent un renforcement du périscolaire et la mise en place d’un pôle – relais d’assistantes maternelles (au sein ou en lien avec les structures éducatives pour la prise en charge des TPS).

L’inclusion des élèves en situation de handicap est une priorité, avec un accompagnement des familles, de l’élève et de l’enseignant.

Enfin, dans le cadre de la bonne gestion et du maintien des classes multiniveaux, il est à noter la demande d’une formation spécifique et continue à destination des enseignants de nos départements ruraux (pédagogie différenciée, décloisonnement, numérique).

Comment voyez-vous la suite du dossier des écoles dans le Lot ?

Le Lot est un territoire à la ruralité diverse, dynamique et innovante. Les acteurs du département et du milieu scolaire sont prêts à développer de nouvelles pratiques locales afin de s’adapter, comme ils l’ont toujours fait, aux attentes et besoins des nouvelles générations.

L’Éducation nationale, du fait de la hauteur de son rôle et sa présence sur l’ensemble du territoire, doit participer activement à l’expérimentation locale.

La dynamique de travail, insufflée dans le département depuis plusieurs semaines, est un vecteur d’espoir. Elle exprime une volonté commune de préserver un enseignement qualitatif à destination de la jeunesse lotoise, en tenant compte tant du maillage territorial et des bassins de vie que des conséquences d’une telle réorganisation, allant bien au-delà du seul aspect scolaire.