Le groupe Capel s’explique sur le méthaniseur de Gramat

Le méthaniseur de Gramat, à cause duquel une partie des habitants de Gramat vivent dans la puanteur, fait l’objet d’une vive polémique.

Pour la première fois les responsables du Groupe coopératif agroalimentaire, Gérard Lavinal, son président et Pierre-Olivier Prévot, le directeur général de Capel ont décidé de s’expliquer et de répondre aux attaques point par point.

 Que représente aujourd’hui Capel ?

G.L. : Une coopérative ancrée sur un territoire à taille humaine qui emploie 800 salariés et travaille avec un peu plus de 4 000 agriculteurs coopérateurs. Trois cents de nos salariés sont sur le site du Perié où est située l’unité de méthanisation et où un projet d’abattoir porté par le Grand Figeac et Cauvaldor est en cours.

Pourquoi un méthaniseur ?
P-O.P : Le projet a une dizaine d’années. l’objectif premier est de fournir de l’eau chaude et de la vapeur à l’usine La Quercynoise. favorisant une économie d’énergie. On traite les lisiers d’une trentaine de producteurs et on a la possibilité de répandre du digestat, un résidu semi-liquide. 43 000 tonnes de matière sont rentrées dans le méthaniseur, 31 500 m3 sont répandus. Le plan d’épandage est la propriété de Bioquercy, calendrier et quantités sont fixés très rigoureusement. Plus de 200 exploitants se sont engagés à acheter du digestat.

 

« 275000 kilomètres économisés »

Une vue aérienne du méthaniseur sur le site du Périé à Gramat dans le Lot
Une vue aérienne du méthaniseur sur le site du Périé à Gramat dans le Lot – Fonroche Biogaz

Quel est l’intérêt environnemental ?
P-O.P : Il y a une notion de production d’énergie, d’hygiénisation des intrans. Le digestat vient remplacer tous les engrais chimiques qui venaient d’Algérie ou de Russie. Le bilan carbone est très favorable, en période de test, l’unité fournissait en chauffage l’équivalent de 3 287 foyers soit l’équivalent de 670 tonnes de propane. Et il y a eu une diminution très importante des kilomètres parcourus, 275 000 km économisés en 2018.
La critique sur les odeurs autour du site revient très souvent. Que répondez-vous ?
G.L. : En tant qu’acteur du territoire nous sommes conscients de cette problématique que nous regrettons. Pour y remédier, des investissements ont été faits en septembre et de nouveaux investissements seront opérés dans les semaines à venir avec la pose de filtres à charbon. La question des odeurs doit être résolue quelque soit le coût.
Le méthaniseur a-t-il été à l’origine d’une surmortalité dans les ruches ?
P-O.P. : Il y a des attaques injustes et même irrationnelles. Il a été mentionné une mortalité d’abeilles par un seul apiculteur. Deux autres qui ont reçu le même épandage l’ont démenti. Sur les lombrics, non seulement il n’y a pas d’impact à court terme mais à long terme c’est positif pareil pour la préservation des sols, on est sur un plan d’épandage qui a été validé par les autorités. Nous ne comprenons pas le procès qui nous est fait. Il y a le problème des odeurs c’est vrai, mais il y a cette accumulation d’attaques mal fondées. Il faut sûrement qu’on parle davantage, qu’on s’explique, mais là on est sur de la désinformation.