Lutte contre le frelon asiatique

Le nombre de nids de frelons asiatiques recensés dans le Lot a baissé en 2017. Pourtant, l’envahisseur gagne du terrain. Pour les apiculteurs, c’est dès maintenant qu’il faut piéger les reines.

Même si la météo reste fraîche, le printemps est là et la nature s’éveille. Les apiculteurs, tels des sentinelles, observent et savent qu’il est temps de mettre en place le piégeage des frelons asiatiques. « Sur les seules villes de Figeac et Cahors, ce sont respectivement 13 et 26 nids recensés en 2017, contre 41 et 59, l’année précédente. Sur l’ensemble du Lot, on table sur une estimation de 2000 nids de frelons asiatiques », annonce Michel Bétaille, président du Groupement de défense sanitaire des abeilles du Lot (GDSA).

Une baisse que les apiculteurs ne s’expliquent pas vraiment, comme le reconnaît Bernard Laplaud, apiculteur amateur du Figeacois : « C’est comme ça… Il y a des années où la population de frelons asiatiques chute et d’autres où elle repart. D’ailleurs en 2017 nous avons aussi observé des nids bien moins volumineux. En moyenne de 8 à 20 cm, alors qu’on était plutôt sur 40 à 60 cm l’année d’avant. Mon idée, c’est que la météo exécrable du printemps a joué un rôle au moment où les reines asiatiques sont sorties faire les nids ».

Le frelon asiatique gagne du terrain

Même si le constat 2017 est à la diminution, les apiculteurs lotois savent que les années se suivent et ne se ressemblent pas. Pour eux, il n’y a donc pas à tergiverser sur l’utilité des pièges, quand certains remettent en cause leur efficacité et leur impact sur l’ensemble des insectes capturés.

« Le frelon asiatique est arrivé à Bordeaux en 2004. On ne l’a trouvé dans le Lot qu’en 2009. Aujourd’hui, il est partout en France, en Espagne. Il commence à s’implanter au Portugal, en Allemagne et même en Grande Bretagne », s’inquiète Michel Bétaille. « On a beau lutter, le frelon asiatique gagne de plus en plus de terrain. Il est invasif et les chercheurs n’ont pas encore mis au point des phéromones attractives ciblées pour appâter le frelon et le piéger ».

Et si les petites ouvrières de nos ruches n’avaient que cet envahisseur à contrer… Mais elles doivent maintenir leur colonie contre le varois (une sorte de puce de l’abeille). « Il y a aussi les insecticides et pesticides qui fragilisent les ruches et impactent la fertilité de la reine qui peine à assurer le renouvellement des butineuses, mettant la survie de la ruche en péril, rappelle Bernard Laplaud. Tout comme la sécheresse, le manque de fleurs,…


Un plan de lutte régional se prépare

Les apiculteurs lotois sont inquiets, ils ont le sentiment que les autorités se désintéressent du plan de lutte contre le frelon asiatique porté par la Préfecture du Lot dès 2009. C’est du moins ce que sous-entend Michel Bétaille du GDSA.

Eric Marouseau, directeur adjoint de la DDSPP 46 (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations), nous a précisé l’organisation en place désormais. « L’interlocuteur est la Fédération régionale Occitanie des GDSA qui, en janvier, a recruté un professionnel. Il va faire un état des lieux des dispositifs, des actions, des objectifs, dans chacun des départements d’Occitanie. La mission de cette fédération apicole est de mettre en place une stratégie de lutte coordonnée avec des moyens pertinents et ciblés, qui se déclinera dans chaque département avec bien sûr un soutien financier. D’ici l’été, ce plan d’action devrait être en place ».