Une promenade dans le Cahors du XV et XVIème siècle

À la fin de la guerre de Cent Ans, vers 1453, Cahors a connu un siècle d’or aux dires de Patrice Foissac, historien et enseignant. C’est une époque importante, intellectuelle et artistique, qui annonce la Renaissance de 1480 à 1520. Un exemple à voir : la fenêtre à croisée Renaissance 40 rue Bergougnoux avec bandeaux d’appuis moulurés et débordants de bâtons écotés mais aussi de roses, monogramme de la Vierge et de soleils flamboyants, une mode venue de Toscane

Sous le règne de François Ier de 1530 à 1540, la mode est au gothique flamboyant avec rajout sur les décors, candélabres, arabesques et médaillons avec évolution au gré de la volonté ostentatoire du propriétaire.

Il faut se rendre dans la chapelle du Saint Sacrement (ex chapelle Notre Dame) dans la cathédrale, voir un enfeu de 1484 avec blason et voûte gothique aux couleurs d’origines : décor peint fin XVe siècle en rouge et vert, portions de voûte sur fond bleu couvert d’étoiles et de soleils flamboyants.

Le chœur d’anges polychrome et roses dorées du Couronnement de la Vierge a eu moins de chance et a été entièrement détruit fin XIXe. Dans le cloître, déambuler en levant les yeux vers la voûte où on peut admirer 17 clefs de voûte, liernes et tiercerons toujours gothique flamboyant.

L’archidiaconé Saint-Jean

La maison de l’archidiacre Gilibert de Massau (1580) qui était aussi recteur de Goujounac et seigneur de la Grézette, présente la seule façade purement Renaissance de Cahors avec arabesques, cornes d’abondance et médaillons.

L’Hôtel Roaldés

À l’Hôtel Roaldés (maison de Henri IV), daté du XIIIe siècle, on retrouve les bâtons écotés sur la porte d’entrée. Au dessus, une belle fenêtre avec larmier et roses sculptées vouées au culte de la vierge. À l’intérieur la tourelle d’escalier, intégrée à la tour, présente un escalier à vis dont la partie arrière est rabotée. Au 1er étage, trois portes, côte à côte, datées de 1500, sont parfaitement conservées d’origine. Dans la aula trône la plus grande cheminée de pierre de Cahors avec ses 4 mètres d’ouverture et un blason en son centre.

Le Collège Pélegry

35, rue du Château du Roi

Fondée en 1316 par Jacques Duèze, futur Jean XXII, l’université accueillait 13 étudiants « pauvres » (spirituellement !) de familles plutôt aisées. En 1751 l’université sera transférée à Toulouse.

Dans la tourelle d’escalier avec blason au-dessus de la porte, un escalier de pierre partiellement délardé, taillé en biseau, semblable à un élégant éventail. La voûte est d’origine et au sommet de l’escalier une arquebusière est conservée (en 1540, les étudiants de l’Université ont fait le coup de feu contre Henri de Navarre). Tout au sommet, une pièce à 10 fenêtres surmontée d’une charpente à triple enrayure réalisée en 1480, notre historien local a même « retrouvé la facture » nous confie le guide du Service Patrimoine, Emmanuel Carrère.

C’est une promenade qui dure plus de 2h30 à travers Cahors, riche d’architecture et de sculpture post guerre de Cent Ans, témoignages de ce siècle d’or quercynois.

C Lacam La Vie Quercynoise

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