Covoiturage citoyen et solidaire

C’est ce qu’ils appellent du «court-voiturage», de petits trajets coordonnés par Lot’Ôcar entre un automobiliste et un passager lotois. Un service ponctuel et gratuit qui participe autant à la solidarité qu’au développement durable. C’est inédit et c’est dans le Lot !

Être acteur de la mobilité sur son département, tout en rendant service à quelqu’un qui rencontre des difficultés de déplacement. Voilà le principe de «Lot’Ô car» qu’expérimentent depuis trois mois différents partenaires, dans le cadre du dispositif Carte blanche de l’Etat dans le Lot.

«En décembre 2017, le 1er Ministre Edouard Philippe a noté la problématique de rapprochement des citoyens et des services publics en zone rurale. La possibilité nous a donc été donnée de réfléchir à un système innovant, c’est comme cela qu’est née cette plateforme de covoiturage citoyen pour les Lotois», intervient Laurent Bouscary, délégué au pilotage de ce projet par le préfet du Lot.

Le principe est basique : une plateforme internet www.lotocar.fr et un téléphone : 05 31 60 09 03 ; où les conducteurs lotois peuvent s’inscrire comme covoitureurs solidaires, afin de partager un trajet. Ils ont alors pour interlocutrice Nathalie Berhault, chargée de déploiement du service, ou pour le Figeacois Alison Sampaio.

«Nous recevons des demandes de personnes qui ont un besoin de déplacement ponctuel parce qu’elles n’ont pas de voiture ou de permis pour se rendre à un rendez-vous médical ou à un entretien d’embauche, par exemple. On essaie alors de trouver dans la liste des conducteurs une proposition au plus proche qui corresponde. Aucune notion d’argent n’intervient. Ce service est gratuit et solidaire. Le conducteur n’aura aucune compensation à son geste citoyen, si ce n’est d’avoir rendu service à quelqu’un», précisent les deux femmes.

La solidarité n’étant pas un vain mot dans notre département, Chérif Mili, coach consultant de l’incubateur numérique Beta.gouv pour Lot’Ô car, mesure déjà les premiers résultats de cette expérience où insiste-t-il : «le conducteur est le héros de cet outil». L’initiative est donc sur la bonne voie avec 253 conducteurs inscrits, susceptibles d’être sollicités, et 32 trajets aller-retour honorés, sur 90 demandes.

Cette expérience lotoise est suivie de près, car sous cette forme de covoiturage en secteur rural elle est quasiment inédite.


Des garanties de part et d’autre

Les partenaires de Lot’Ô car, dont l’Ademe le financeur, s’engagent dans une large campagne de communication, pour permettre aux conducteurs comme aux passagers potentiels de se faire connaître. «Nous ne donnons jamais le téléphone du conducteur au bénéficiaire du trajet, c’est nous qui calons le rendez-vous dans un lieu public. Par ailleurs, par sécurité, nous demandons copie du permis, de la carte grise et de l’assurance».

Laetitia Bertoni La Dépêche