Eaux naturelles et pollution

La météo du week-end ayant été pluvieuse, le Syded du Lot s’attend à une semaine délicate pour l’accès aux lieux de baignade en milieu naturel. La gestion des risques de pollution bactériologique est effectuée sur 23 lieux précis.

Se baigner dans une eau naturelle peut être une expérience qui ressource. Mais ce n’est pas sans risque pour la santé, avec d’éventuelles transmissions de bactéries. «Chaque fois qu’il pleut, nous avons plus ou moins de pollution bactériologique», explique David Lebreaud, responsable de la cellule Eaux naturelles au Syndicat d’élimination des déchets (Syded) du Lot. Le Syded est chargé de la gestion de la qualité des eaux de baignade sur 23 espaces naturels, dont 14 surveillés par des maîtres-nageurs. Ils se situent principalement le long des rivières Lot, Dordogne et Célé, avec par ailleurs six plans d’eau et le lac du Tolerme. «Sur le lac du Tolerme, la qualité est plus stable et moins fragile aux rejets contaminants. Puisque le temps qu’une pollution arrive jusqu’au lieu de baignade, elle a eu le temps de disparaître dans le plan d’eau», poursuit David Lebreaud.

Le Syded considère plus attentivement le risque sur des plans d’eau en zone urbaine. Exemple sur Cahors Plage. «Avec la ville en amont, c’est ambitieux de mettre une baignade ici», juge David Lebreaud. En cas de fortes pluies, le réseau de collecte des eaux usées de la ville peut en effet déborder, et la pollution parvenir jusqu’à la piscine flottante située près du pont Louis-Philippe. Aussi, des contrôles quotidiens de l’eau sont confiés au laboratoire départemental d’analyses. Ensuite, dans un bulletin quotidien appelé «Inf’eau loisirs» et publié chaque matin vers 10 heures, le Syded évalue le risque de pollution pour la baignade et communique aux collectivités concernées. Mais seulement jusqu’à une échéance J + 1. «Les incertitudes météorologiques sont trop fortes», justifie David Lebreaud.

 

Prudence sur le Célé et la Dordogne

Pour anticiper davantage en interne, le Syded achète tout de même des prévisions plus complexes, sur une échéance de quatre jours à Météo France.Cette semaine, après les deux épisodes pluvieux du week-end entre 13 et 15 millimètres, l’impossibilité de baignade par endroits est fort probable. David Lebreaud pense particulièrement à «la partie cantalienne du Célé». Le cours d’eau à ses yeux est plus fragile, en raison de sa faible quantité d’eau. «Sur la Dordogne, c’est à peu près du même acabit, poursuit le responsable de la cellule Eaux naturelles au Syded. Pour le Lot, ce sera peut-être moins compliqué.»


28 arrêtés sur l’usage de l’eau potable

La préfecture du Lot vient de mettre en place de nouvelles restrictions sur l’usage de l’eau, valables depuis samedi 10 août . Ces restrictions concernent les prélèvements réalisés dans certains milieux, notamment pour l’irrigation agricole mais aussi pour l’arrosage de jardins et terrains de sport, le remplissage de piscines et plans d’eau, le lavage de véhicules. Dans les bassins concernés par ces mesures, les manœuvres de vannes des ouvrages hydrauliques sont également interdites. Les ressources en eau potable sont également confrontées à cette situation exceptionnelle : 28 communes ont pris des arrêtés pour en limiter l’usage. Au-delà de ces différentes mesures réglementaires, chacun doit veiller à limiter ses usages, dans tous ses actes quotidiens.

Mathieu Delaunay La Dépêche