La vaccination à la Roseraie de Montfaucon

Ce jeudi matin, les premières doses vaccinales seront livrées, comme dans trois autres établissements lotois.
« Nous sommes en quelque sorte un site pilote et c’est une grande chance. La satisfaction est totale, d’ailleurs 58 de nos 62 résidents ont donné leur consentement, soit 95 % d’entre eux », se réjouit Béatrice Gaillard, directrice de La Roseraie.
Jeudi et vendredi, le médecin coordonnateur, qui a d’ores et déjà effectué l’entretien prévaccinal, recueillant l’accord préalable des personnes âgées ou de leurs proches la semaine dernière, pourra donc procéder à cette vaccination, avec l’appui de deux infirmières.
« Ceux qui peuvent se déplacer seront donc accompagnés par un brancardier jusqu’à la salle que nous avons dédié à la vaccination. Puis, après le vaccin, ils resteront 15 minutes dans une salle de surveillance, avant de regagner leur chambre. Ceux pour qui cela est plus compliqué, ainsi que pour les patients de l’unité protégée atteints de la maladie d’Alzheimer, le vaccin sera administré en chambre », détaille la directrice de l’Ehpad. Toute une organisation au cours de laquelle l’ensemble des protocoles s’appliqueront à la lettre.
« Nous n’avons pas eu de cluster sur notre site. Nous avons veillé à une application draconienne de toutes les recommandations, et nous avons notamment cloisonné notre résidence du reste du centre de rééducation, de même pour le self et pour les vestiaires. Pour les fêtes, nous avons encore redoublé de prudence. Deux de nos résidents ont souhaité rejoindre leurs familles, après quoi ils ont été isolés sept jours. Quant à nos personnels, tous ont été dotés de masques FFP2, et pour deux à trois semaines encore. »
Ces mesures que détaille Béatrice Gaillard rythment depuis des mois le travail des soignants et le quotidien des aînés. Mais la lassitude et la fatigue se font sentir, comme elle en témoigne : « La longueur de ce combat est très difficile pour tous. Ce moment de nos vies, chacun en gardera la trace. Personne n’oubliera. On ne vivra plus de la même façon désormais. »
Une vision que partage Marc Majorel, le président du conseil d’administration de La Roseraie : « Cette prudence permanente qu’il faut appliquer depuis le mois de mars provoque du stress et une surcharge de travail. Car, même avec la meilleure volonté, il est des Ehpad où le virus a réussi à rentrer. Je tiens à saluer le dévouement de nos équipes face à la complexité de ce qui leur est demandé. Cette augmentation de 185 € nets accordée dans le cadre du Ségur de la santé, c’était la moindre des choses », reconnaît Marc Majorel.
Si les soignants se plient de bonne grâce aux tests antigéniques réalisés avant et après les fêtes, sur le plan de la vaccination – comme pour le reste de la population française – la démarche est plus délicate. En cette fin de semaine, ils seront une vingtaine de médecins, de cadres de santé et quelques soignants à se faire vacciner.
Laetitia Bertoni et Audrey Lecomte La Dépêche