Le ministre de l’Agriculture attendu dans le Lot

Personne ne connaît pour l’instant le motif et le programme de la visite ministérielle de Julien Denormandie. Ce qui est certain par contre c’est que le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation se rendra en Corrèze ce jeudi 23 juillet dans l’après-midi. Et qu’il est attendu le lendemain, le vendredi 24 juillet, dans la matinée, dans le département du Lot.

 

Julien Denormandie, quelques jours après sa nomination au sein du gouvernement Castex renoue donc avec ses racines lotoises, puisque le haut fonctionnaire de 40 ans est né à Cahors en 1980. Ingénieur des ponts, des eaux et des forêts, il a passé une partie de son enfance dans la campagne lotoise.

Quel sera donc l’objet de sa venue ? Certains évoquent la situation des abattoirs de Gramat, liés au destin du Groupe Arcadie, ou encore la situation de la Coopérative La Quercynoise, dont l’outil de travail a été sérieusement endommagé par un incendie, le 14 juillet dernier. 

Peut-être tout simplement viendra-t-il à la rencontre des viticulteurs locaux frappés coup sur coup par les droits de douane américains imposés dès octobre par D. Trump, et la crise sanitaire et économique liée au coronavirus.

Les dossiers brûlants que le président de la chambre d’agriculture du Lot veut exposer au ministre

Pour Christophe Canal, président de la Chambre d’Agriculture du Lot, informé hier de la venue de Julien Denormandie : « Il y a nombre de sujets brûlants à évoquer avec le ministre », auprès duquel il espère bien pouvoir échanger. « Nous avons bien évidemment le problème de la filière ovine avec le redressement judiciaire du Groupe Arcadie auquel est rattaché l’abattoir de Gramat. C’est un véritable enjeu pour notre label Agneau fermier du Quercy. Nous espérons un repreneur. Le dépôt des candidatures a été reporté au 3 août pour permettre au mandataire judiciaire d’étudier les dossiers. mais il y a urgence. Sur site, ce sont 70 à 80 emplois concernés, mais au-delà si on perdait cet équipement, c’est toute notre dynamique ovine qui serait impactée avec un risque pour le label, et là on parle de 300 à 400 exploitations agricoles du Lot concernées ».
Le président de la chambre consulaire évoque ensuite le paysage particulier de notre département, contraignant dans son relief et qui n’offre qu’un faible potentiel à l’agriculture, sans oublier la question prégnante de l’eau et de l’irrigation. « Le Lot est actuellement en restriction, or l’irrigation est indispensable à nos cultures, c’est un vrai problème », insiste-t-il.

Une loi EGalim pas assez ambitieuse

Enfin, Christophe Canal souhaiterait faire part à Julien Denormandie de son sentiment sur la loi EGalim, Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable. « Dans le Lot, on attendait beaucoup plus de cette loi sur les produits à haute valeur ajoutée parce que nous avons des filières agricoles de qualité. Pourtant nos productions ne sont toujours pas valorisées à leur juste prix ».
Vieillissement des exploitants, transmissions du foncier, attractivité des filières et prise en compte de tous les modèles agricoles, complémentaires les uns des autres, sont d’autres points que le président de la chambre d’agriculture du Lot souhaiterait également aborder avec le ministre.

Laetitia Bertoni La Dépêche

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