Les entrepreneurs du Lot déjeuneront à Matignon jeudi

En décembre déjà, à l’occasion de la délocalisation de Matignon à Cahors, Édouard Philippe avait rencontré les chefs d’entreprise du Lot. Mais la soirée avait été écourtée : le Premier ministre était parti précipitamment sur les lieux de l’accident de bus, à Millas dans les Pyrénées-Orientales, et n’était rentré que très tard.

Qu’à cela ne tienne : il s’était engagé à recevoir « ultérieurement » une délégation à Matignon. Ce jeudi, il tiendra cette promesse et recevra une trentaine de patrons du Lot, représentant les grands groupes du département mais aussi des petites et moyennes entreprises, pour déjeuner et échanger.

Au programme, le Premier ministre évoquera la loi PACTE (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), portée par le ministre de l’économie, Bruno Lemaire. Au menu, devrait également figurer le projet de loi « Avenir professionnel », et plus généralement « tous les sujets qui touchent à l’entreprise ».

Agnès Aubertin, P.-D.G. de France Noyer à Assier, fera partie de la délégation lotoise. Elle confirme que la loi PACTE sera au cœur des débats : « Le préfet du Lot nous a transmis la semaine dernière les 40 mesures, nous invitant à réagir par écrit ».

Encourager l’exportation de nos entreprises rurales

A Matignon, elle veut souligner la nécessité de soutenir et d’encourager l’exportation. « J’aimerais qu’ils aillent plus loin, nous dit-elle, que cela soit accompagné comme un vrai moyen de développement de l’économie en zone rurale. France Noyer exporte 85 % de sa production à l’étranger aujourd’hui. Si je n’avais pas pris ce virage il y a quelques années, j’aurai dû fermer notre PME », rappelle la chef d’entreprise qui espère pouvoir proposer une idée : « J’imagine la création d’un statut d’exportateur. Il permettrait à l’État de valoriser les efforts faits par les entreprises pour accroître leurs exportations, par exemple en accordant un crédit d’impôt en fonction de paliers atteints. Cela motiverait les entreprises et compenserait leurs difficultés en zone rurale, face à l’éloignement des ports ou aéroports, du manque de débit internet, des zones blanches, etc. ».

Et ce serait bien sûr tout bénéfice pour l’État qui favoriserait sa balance commerciale.

La dynamique P.-D.G. lotoise veut aussi citer en exemple la création des mini-entreprises dans les établissements scolaires de son département. « Le gouvernement cherche des pistes de rapprochement entre le monde économique et celui de l’enseignement. Je souhaite pouvoir lui présenter ces initiatives qui sont une réussite. Nous avons des mini-entreprises à l’IUT de Figeac, au lycée Champollion, au collège de Bagnac, mais aussi à Gramat, Salviac, Lacapelle, etc. »

Quant à savoir, si les chefs d’entreprise seront entendus, elle n’en doute pas : « Le gouvernement est demandeur d’idées nouvelles, de propositions concrètes. Depuis la venue d’Édouard Philippe dans le Lot, c’est tout le sens des échanges que nous avons eus. Donc oui, j’ai espoir que le gouvernement s’intéresse à nos propositions. C’est tout de même la 1re fois qu’un politique me demande mon avis », lance Agnès Aubertin avec humour.

Surprenante expérience entre un collège et une maison de retraite