Les syndicats agricoles et la transition Bio

Les syndicats agricoles FDSEA et JA ont réuni plusieurs exploitants agricoles afin de dresser un état des lieux des filières bio dans le Lot. Et rappeler les soutiens nécessaires au maintien de l’effort écologique par les professionnels de la terre.

Environ 400 agriculteurs, sur les 4 000 que compte le département, sont actuellement lancés dans l’aventure en bio. Oui, l’aventure, car la quête et le maintien dans un label agricole acquis en trois ans ne sont pas évidents pour les exploitants malgré des efforts et une «avance prise très tôt» aux dires du président de la FDSEA du Lot, Alain Lafragette, qui assure ne pas être hostile à la labellisation et ses enjeux.

Le défi du porc bio

Le vin, la volaille et les produits laitiers semblent être les points forts du Lot dans le domaine du bio. L’accent est donc mis sur l’accompagnement des jeunes qui démarrent. «Les coopératives apportent un soutien technique et sécurisent les installations», explique Lionel Fouché, président du syndicat Jeunes agriculteurs (JA) dans le Lot. Justement, Pierre-Louis Bonnaud s’est lancé dans l’élevage bio de volaille petit à petit, en bénéficiant du matériel et des bâtiments de la coopérative Terres du Sud, qui représente 20 % de la consommation de la filière en France.

Venu assister à cette rencontre lotoise, le vice-président de la FNSEA, Étienne Gangneron, se souvient de ses difficultés à se lancer pour l’élevage bovin. Quelle que soit la filière, les difficultés sont réelles. Entre l’agriculture conventionnelle et bio, «le prix du porc, par exemple, varie du simple au double». L’offre agricole bio qui veut garder le cap du «plus c’est vert, plus c’est cher» doit donc rencontrer une demande toujours fébrile lorsqu’il s’agit du prix à payer. Les agriculteurs visent d’ailleurs à «reconquérir la certification» qui tend à s’uniformiser au niveau européen depuis un règlement de 2009.


Comment être certifié bio ?

La labellisation en bio peut s’acquérir en obtenant la certification française Agriculture biologique (AB) créée en 1985. Pour les cultures, une phase de conversion des terres, allant jusqu’à trois ans avant ensemencement, est nécessaire. La conversion des troupeaux d’élevage varie en fonction des espèces animales : entre six semaines pour les poules à œufs, jusqu’à un an pour les bovins et équins. Les produits doivent ensuite respecter les conditions telles qu’au moins 95 % d’ingrédients issus d’un mode de production biologique dans l’aliment ou encore l’absence d’OGM. Un certificateur aura préalablement et postérieurement examiné les terres agricoles concernées.