Un drone visite les lignes électriques

Jusqu’à la fin de l’année, Enedis teste un dispositif de visite de lignes électriques par drone. Jeudi, une expérience était menée à Saint-Pierre-Lafeuille. Si l’expérience est concluante, l’entreprise de service public pourrait s’équiper d’autres drones.

Ils sont une demi-douzaine au bord d’un champ d’herbes folles, les yeux rivés vers une ligne de sapins que coupe une ligne électrique. L’un d’eux porte une petite console. C’est Cyril Sanchez, un technicien Enedis pilote de drones. En ce 28 septembre, à Saint-Pierre-Lafeuille, il ramène le petit engin volant vers le groupe.

Depuis deux mois et demi, l’entreprise de service public mène une expérimentation qui consiste à utiliser un drone pour visiter les lignes électriques et vérifier leur état, mais aussi observer les anomalies, surveiller l’élagage, voire informer sur les accès aux chantiers dans les zones difficiles.

Jusqu’alors, les visites de lignes pouvaient se faire à pied, ce qui est long, parfois dangereux et ne permet pas de voir au-dessus de la ligne.

Elles se faisaient aussi par hélicoptère. Le drone a l’avantage d’être beaucoup moins cher et polluant et d’être plus maniable. Il filme et transmet ses images en direct comme un «œil déporté» mais elles sont aussi enregistrées pour être consultées en détail par les techniciens.

Ici, on a détecté un incident sur la ligne 20 000 volts Saint-Cernin. Le drone va permettre de confirmer ce que le technicien a vu du sol et d’en savoir plus avant que l’équipe intervienne pour réparer «sous tension» c’est-à-dire sans couper le courant. Cyril Sanchez et son collègue scrutent l’écran, s’attardent sur l’image d’un isolateur tordu.

L’utilisation de drones reste très réglementée. Pour des vols en agglomération durant la matinée, il a fallu faire une déclaration à la préfecture.

Cet après-midi-là, pour un vol hors vue, à plus de 200 m, c’était une déclaration à la DGAC. Cette nouvelle technologie supposera aussi de former les techniciens. Cyril Sanchez était familiarisé. Voilà déjà trois ans qu’il pilote des drones durant ses heures de loisirs.


Troisième test

Sur la zone Enedis Nord-Midi-Pyrénées qui comprend Lot, Lozère, Tarn, Tarn-et-Garonne, Aveyron, il y a déjà eu une mission dans l’Aveyron, une démonstration à Albi, explique Guillaume Ponnier, responsable de la base d’exploitation Cahors et de l’expérimentation drone.

L’expérimentation se poursuit jusqu’à la fin de l’année. Pour l’instant, il n’y a qu’un drone en test sur la zone. Appareil qui a coûté seul 1 800 € et, en comptant les accessoires, quelque 4 000 €.