Aurélien Pradié « des projets de méthanisation de plus en plus volumineux »

Le député Aurélien Pradié n’aurait-il pas jeté un pavé dans la mare, en posant une question à l’Assemblée nationale au sujet de la méthanisation dans le département du Lot ?

Capture d'écran sur le site de l'Assemblée Nationale, lors de l'intervention du député Aurélien Pradié le 11 décembre 2018.
Capture d’écran sur le site de l’Assemblée nationale, lors de l’intervention du député Aurélien Pradié le 11 décembre 2018.

Le 11 décembre dernier, lors de la séance des questions sans débat à l’Assemblée nationale, Aurélien Pradié, député du Lot, est intervenu sur le thème de la méthanisation. Il s’adressait à Mme Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire.

Des projets sous-évalués et sous-estimés ?

Dans un premier temps, le député du Lot se présente comme un « ardent défenseur » de la méthanisation, soulignant au passage le double intérêt du procédé, à la fois d’ordre environnemental et économique : le traitement des déchets et l’apport d’une nouvelle source de revenu pour les exploitants agricoles.

Dans un second temps, M. Pradié évoque la situation du Lot, dans un contexte de fort développement des projets de méthanisation, « qui ne va pas sans poser un certain nombre de questions objectives », indique-t-il.

L’élu pointe du doigt la question du dimensionnement de ces projets de méthanisation, « de plus en plus volumineux » et générant un impact d’autant plus important. « Ces projets semblent largement sous-évalués et sous-estimés » déclare Aurélien Pradié.

Ensuite M. Pradié met l’accent sur la question de la sécurisation de ces investissements. Il relève deux épisodes de pollution. D’une part la fuite de digestat intervenue à Alvignac, dont l’impact sur les sols n’a pas été parfaitement évalué à ses yeux. D’autre part, il dénonce la pollution olfactive avec les désagréments d’odeurs qualifiés « d’extrêmement prégnants » autour de certaines unités de méthanisation.

Écart entre les autorisations et les réalisations ?

Le député du Lot va plus loin encore dans ses observations. Il signale un « écart » entre les autorisations qui sont délivrées par l’État et la réalisation de certains de ces équipements.

Autre aspect mis en avant par le député : un manque « absolument cruel » de concertation, d’explication et de transparence avec la population et avec les élus locaux.

Demandes expresses à l’État et au préfet

Plus avant, Aurélien Pradié se réfère à sa précédente intervention faite par écrit au ministre d’État, remontant à un mois, au terme de laquelle il lui demandait deux choses :

– de disposer immédiatement de tous les éléments que l’État a en sa possession concernant l’analyse des récentes fuites, sur les demandes d’autorisation et sur les écarts qu’il pourrait y avoir entre ces demandes d’autorisation acceptées et la création de ces équipements.

– l’organisation en urgence de tables rondes qui permettent de faire en sorte que ces projets soient et deviennent les projets des acteurs de l’ensemble du territoire. Réitérant cette requête, le député Pradié insiste sur le fait qu’il s’agit d’une demande « y compris des élus locaux qui se sentent mis à la marge de ces projets ».

Aurélien Pradié estime « incontournable, urgent et indispensable » de mettre tout le monde autour de la table pour faire accepter la méthanisation collectivement.

Il conclut son intervention en usant de tout son poids de député : « Je termine en renouvelant ma demande, expresse, impérative, comme représentant de la nation, de disposer immédiatement comme je l’ai demandé, notamment au préfet du département, de tous les éléments d’analyse des récentes fuites, dont le Ministre d’État a eu connaissance ».

Reste à savoir quelles suites les services de l’État et le préfet du Lot donneront à présent aux sollicitations quelque peu pressantes du député Aurélien Pradié.

J-C Bonnemère Actu Lot

Pour retrouver l’intervention d’Aurélien Pradié à l’Assemblée nationale cliquez [video]

Huguette Tiegna à l’Assemblée

Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2018 à 9h30

La méthanisation est une procédure de traitement des déchets organiques qui provoque, lors de leur décomposition, des réactions biologiques rendant possible la production de biogaz, une énergie renouvelable qui peut servir à la production de chaleur, d’électricité ou encore de biocarburant. Dans des conditions normales, la méthanisation est une technique qui s’ancre totalement dans la transition énergétique, que nous cherchons à développer et à laquelle adhèrent les associations de défense de l’environnement.

Cependant, l’importance de certaines unités de méthanisation inquiète un certain nombre de nos concitoyens. Dans ma circonscription du département du Lot, un projet industriel de méthanisation est en phase de construction sur le site de Gramat. Ce projet, situé à proximité du parc naturel régional des Causses du Quercy, suscite leur inquiétude. En effet, ils craignent une pollution dont on ne connaîtrait encore ni l’étendue ni l’ensemble des conséquences, sachant que l’ARS, l’agence régionale de santé, n’est pas en mesure de répondre. Les risques de pollution du sol, de l’eau mais également d’atteinte à la biodiversité sont régulièrement évoqués afin de faire opposition à ce projet. Le sol karstique, calcaire et poreux de notre département ne ferait qu’aggraver et accélérer les effets nocifs de cette pollution industrielle liés à l’épandage. Que dire également des camions transportant les déchets du département du Lot mais également des départements voisins, qui arriveront chargés et repartiront à vide jusqu’à leur point de départ ?

Madame le ministre, je me permets de vous solliciter afin de connaître la position du Gouvernement sur le développement de la méthanisation dans nos territoires.

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